Plusieurs routes de la région ont subi des dommages importants en raison des pluies abondantes survenues lors de la fin de semaine du 12 avril. Certaines ont dû être fermées, ce qui a occasionné des détours et des changements de plan de dernière minute. Depuis, des travaux ont été entrepris pour améliorer la situation dans le secteur du Témiscamingue.
Selon les informations de Nicole Gaulin, conseillère en communication au ministère des Transports et de la Mobilité durable, en date du 17 avril, la circulation est complètement rétablie sur la route 101 à Nédélec. Sur la route 391, à Guérin, la circulation s’effectue en alternance par un chemin de déviation temporaire, dans le secteur de la traverse du Lac-Cloutier. Ainsi, depuis le 15 avril, des employés du Ministère s’affairent à la reconstruction d’un ponceau. Les travaux devraient se dérouler sur deux semaines. Une fois qu’ils seront terminés, le chemin de déviation temporaire sera déconstruit et la circulation sera ramenée sur la route. Cette portion sera éventuellement réasphaltée.
Pour ce qui est du chemin de Moffet-Laforce, les travaux sont amorcés afin de réparer la chaussée qui s’est dégradée en raison de l’eau en direction est, à la hauteur du lac Chevreuil. Cette intervention exige plus d’une semaine de travaux. Du côté de Béarn, le chemin du Lac-Moran/chemin de Pénétration demeure fermé. La chaussée s’est dégradée par endroit et les travaux nécessitent l’embauche d’un sous-traitant. Aucune date de réouverture n’a été communiquée pour l’instant.
« Le Ministère maintient sa surveillance sur l’ensemble du réseau afin de s’assurer que les routes sont sécuritaires. On ne note aucune autre problématique pour le moment sur le territoire du Témiscamingue pour ce qui est des routes et structures sous la responsabilité du Ministère. Ce sont 16 employés du Ministère qui ont été mobilisés au cours des derniers jours dans le cadre des inondations, sans compter le personnel des camions de sous-poste et les opérateurs de machinerie louée pour l’occasion », mentionne Nicole Gaulin. Enfin, le ministère des Transports et de la Mobilité durable recommande la consultation du site de Québec 511 avant d’effectuer tout déplacement afin de vérifier les entraves en cours.
Des témoignages
Josée Prévost habite à Nédélec, sur la route 101, à proximité de la route qui a été fermée. Elle était donc aux premières loges, dans le vif de l’action. Selon elle, il semblait y avoir un défi au niveau de la signalisation aux environs de Notre-Dame-du-Nord étant donné la quantité impressionnante d’automobilistes et de camionneurs qui se rendaient jusque chez elle avant de constater que la route était bloquée. Il s’est écoulé plusieurs heures avant que le flot de circulation ne cesse, et ce, malgré ses appels au ministère des Transports, aux policiers, à une conseillère municipale.
Comme citoyenne, elle mentionne que son intention n’est surtout pas de blâmer qui que ce soit. À son avis, le ministère des Transports devait être dépassé par les évènements étant donné les inondations qui surgissaient de partout et le manque probable d’effectifs la fin de semaine. En revanche, elle se questionne sur les enjeux de sécurité. Par exemple, pour aller à Rouyn, il fallait passer par Kirkland Lake, aucune autre route n’étant praticable. Advenant une urgence, y a-t-il un plan B? « Entre les municipalités, les services de sécurité, qui sont les pompiers, les policiers, et le ministère des Transports, est-ce qu’il y a un canal de discussion? C’est la citoyenne qui se questionne. Je ne suis vraiment pas là pour lancer des roches, mais est-ce qu’il y a un plan d’urgence qui existe? »
En raison des routes bloquées et des détours interminables, deux transports laitiers, soit l’équivalent d’environ 50 000 litres de lait, n’ont pu se rendre chez Lactalis Laverlochère, comme prévu. Ainsi, le samedi 13 avril, pour accommoder le transporteur, ce lait en provenance de l’Abitibi a été redirigé à Mont-Laurier.
Dans la soirée du 12 avril, Nadine Jutras, de New Liskeard, visitait ses parents, qui habitent à Roulier. Elle était accompagnée de son mari et de leurs adolescents. Les fortes pluies ont mené à la fermeture des routes avant qu’ils puissent regagner leur domicile. Au lieu de faire le long détour par Kirkland Lake, ils ont choisi de dormir à Roulier et d’y passer la journée du samedi, en attendant la réouverture. « Ç’a été l’occasion de passer du bon temps en famille et de se créer des souvenirs. Nous faisons maintenant la blague que, lors de nos prochaines visites, nous apporterons nos valises, au cas où », termine madame Jutras, sur une note positive.